La complexité du réseau commercial alimentaire mondial et son impact sur la sécurité sanitaire alimentaire

Le transport mondial de denrées alimentaires a beaucoup augmenté ces dernières années, plus vite que la production alimentaire elle-même. Il s’agit de plus en plus souvent de produits transformés. Quelles conséquences cela a-t-il en termes de risques sanitaires ?

Une équipe internationale, rassemblant des chercheurs des États-Unis, de Hongrie, du Royaume-Uni et de Roumanie, a publié dans la revue scientifique en ligne PlosOne une étude sur le sujet. L’équipe a réalisé un modèle informatique du réseau agro-alimentaire mondial, à partir des indications de la base de données de l’ONU. Le noyau central de ce réseau correspond à sept pays : États-Unis, Allemagne, Pays Bas, France, Royaume-Uni, Italie et Chine, responsables de 30% du flux total.

Il a été constaté que les denrées alimentaires contaminées avaient plus souvent transité par trois de ces pays : États-Unis, Pays-Bas et Allemagne. Les conclusions de cette étude ont établi qu’en cas d’intoxication alimentaire liée à un produit importé, la traçabilité du produit serait très difficile à assurer, au vu de la complexité des circuits. L’étude conclut à l’intérêt de recourir, pour estimer les probabilités de présence d’un aliment contaminé, à une approche de calcul des probabilités de type bayésien. Par ailleurs, le partage de données entre les secteurs public et privé devrait être renforcé.

Une meilleure gestion des flux pourrait avoir deux autres effets positifs, en contribuant à éviter le gaspillage alimentaire et à réduire les impacts environnementaux négatifs liés aux transports.

Cette étude est particulièrement opportune compte tenu de la croissance attendue de la demande alimentaire d’ici 2030, qui entrainera immanquablement une augmentation des flux commerciaux.

Madeleine Lesage, Centre d’études et de prospective

Source : PlosOne

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