Changement climatique : risques pour l’agriculture

Le Defra vient de publier une évaluation des risques liés au changement climatique (Climate Change Risk Assessment, CCRA) déclinée pour 11 secteurs, dont l’objectif est d’informer la politique d’adaptation britannique pour 2012. Cette note résume le volet agricole de l’évaluation.

Les auteurs ont passé en revue une liste de risques potentiels et en ont sélectionné 35, qu’ils ont classé par ordre de priorité. Puis des chiffrages ont été réalisés pour les cultures (évolution des rendements, risque d’inondations, présence de ravageurs, sécheresse, prélèvements d’eau, érosion des sols) et l’élevage (morbidité, production de lait et stress thermique, productivité des prairies), en tenant compte de scénarios médians d’émissions de gaz à effet de serre et démographique, et sans anticiper de nouvelles actions ou politiques d’adaptation. Les résultats sont livrés avec un degré de confiance associé. En termes d’adaptation, le rapport fait apparaître le besoin d’investir dans de nouvelles technologies et techniques pour :

  • améliorer la gestion de l’eau (récupération et stockage de l’eau sur la ferme) et les techniques d’irrigation pendant les périodes sèches ;
  • changer la composition des prairies (variétés à racines profondes ou tolérantes à la sécheresse) ;
  • changer les cycles de production des élevages (introduire des agnelages et vêlages en automne) ;
  • afforester les parcelles agricoles pour fournir de l’ombre aux animaux et des pare-vents pour les cultures.

Le Defra conclut que, même si le changement climatique est davantage un catalyseur qu’un moteur de l’évolution de l’agriculture britannique, il pourrait avoir des effets significatifs à l’avenir. De plus, ses impacts sur l’offre alimentaire globale pourraient avoir des effets indirects sur l’industrie agro-alimentaire. Les agriculteurs, qui ont l’habitude de s’adapter au changement et à l’incertitude, pourraient être davantage perturbés par des effets croissants et en cascade du changement climatique, notamment concernant l’utilisation de l’eau. Certains secteurs comme l’horticulture, très innovants, auront les moyens de s’adapter rapidement aux changements, alors que d’autres auront une moindre capacité d’adaptation. L’information de l’ensemble des acteurs sur les risques potentiels qu’ils encourent est donc cruciale.

Fabienne Portet, Centre d’études et de prospective

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