Trois scénarios pour l’agriculture européenne
La Commission européenne a publié début mars une étude intitulée « Scenar 2020-II » (actualisant une première étude réalisée en 2006), qui étudie les conséquences de trois scénarios d’évolution de l’agriculture européenne.
Le premier, appelé « scénario de référence », table sur une baisse de 20 % en termes réels du budget de la PAC, un découplage total en 2013 et un basculement d’une partie des aides du premier pilier vers le second pilier.
Le second est un « scénario conservateur » dans lequel le premier pilier garde davantage d’importance. Ces deux premiers scénarios intègrent un accord dans le cycle de Doha à l’OMC, qui n’est toutefois qu’en cours de négociation.
Le troisième est un « scénario libéral » avec une libéralisation des échanges, une réduction de 75 % du budget en termes réels, une suppression des aides directes et un basculement vers le second pilier.
Pour les productions végétales, l’étude prévoit une augmentation de la production d’ici à 2020 dans les trois scénarios. Avec la progression des rendements, les surfaces utilisées seraient en baisse, une tendance qui serait accentuée dans le scénario libéral.
Pour les productions animales, le porc et les volailles résisteraient mieux à l’ouverture des marchés que la viande bovine. Pour la filière laitière, l’UE garderait un avantage compétitif sur le marché des fromages.
L’étude prévoit une baisse du prix des terres agricoles de 3,5 %, 1 % et 30 %, respectivement pour les trois scénarios.
Le revenu agricole dans les vingt-sept Etats membres de l’UE reculerait de 7 % entre 2002 et 2020 dans le scénario de référence ; il serait stable pour le scénario conservateur et baisserait de 22 % pour le scénario libéral.
Dans le scénario de référence, le nombre d’exploitations diminuerait d’un tiers dans l’UE, passant de 11 millions à 7 millions. La baisse serait de 25 % dans les quinze anciens Etats membres et de 40 % dans les douze nouveaux Etats membres.
L’emploi agricole connaîtrait des évolutions contrastées :