Des sécheresses « interconnectées » au plan mondial remettent en cause la sécurité alimentaire

En analysant les données spatialisées sur les sécheresses entre 1901 et 2018, grâce à la théorie des réseaux complexes, des chercheurs américains ont mis en évidence les liens sous-jacents à ces épisodes en différents points du globe. Les résultats ont été récemment publiés dans Nature Communications.

Ils ont identifié des hubs liés entre eux. Il s’agit de zones particulièrement exposées au risque de sécheresse, où celles-ci débutent avant de se « propager » à d’autres zones les mois suivants, comme par exemple l’Europe du Sud ou l’Australie (figure ci-dessous). La synchronisation est particulièrement flagrante lors des oscillations australes d’El Niño dans l’hémisphère sud. Cette synchronisation affecte plusieurs régions agricoles qui participent au commerce mondial, provoquant des déséquilibres sur les marchés. Une meilleure connaissance des interrelations climatiques et commerciales, entre régions productrices, permettrait de diversifier les aires de production pour réduire globalement l’exposition au risque de sécheresse.

Liens spatiaux entre les sécheresses mondiales
Source : Nature Communications
Lecture : sur la figure a, les encadrés A-D indiquent les régions à forte liaison spatiale (ou centralité) ; la figure b représente la distribution de la centralité du réseau mondial de sécheresses et fait apparaître des nœuds à très forte connectivité (centres de sécheresse) ; le diagramme c présente le degré de centralité de chacun des six continents, l’Australie étant le plus connecté.

Source : Nature Communications

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