Le concept de one health (une seule santé) appliqué à l’antibiorésistance

À l’occasion de ce colloque qui s’est tenu le 14 novembre 2013 au siège de l’organisation mondiale de la santé animale (OIE), les ministères de l’Agriculture et de la Santé ont montré leur volonté d’action concertée et l’importance qu’ils accordent à ce risque majeur pour la santé publique qu’est l’antibiorésistance. Ces rencontres ont tout spécialement mis en avant l’importance de la fourniture en médicaments sûrs, efficaces et innovants.

Un des facteurs de l’apparition d’antibiorésistances est l’existence d’antibiotiques non conformes, fabriqués dans certaines régions du globe et vendus sur internet ou par colportage. Ces produits sont parfois sous-dosés (ce qui induit un risque accru de résistances) ou contrefaits, soit qu’il ne s’agisse pas de la bonne molécule, soit qu’il s’agisse d’un placebo.

La diminution du nombre des molécules mises sur le marché, constatée au niveau mondial, est également préoccupante. La FDA (Food and Drug Administration) a ainsi signalé que le nombre de nouveaux médicaments est divisé par 2 tous les 9 ans. Cette tendance peut s’expliquer par une crainte, de la part des groupes pharmaceutiques, d’un retour sur investissement insuffisant. Crainte, également, que pendant la phase d’instruction du dossier (une dizaine d’années environ), la molécule n’acquière des résistances ou qu’elle soit classée en « antibiotiques critiques », et n’ait de ce fait qu’un marché réduit.

Parmi les pistes pour lutter contre l’antibiorésistance, figurent des méthodes alternatives, telles des mesures zootechniques adaptées en élevage intensif et le recours à des thérapeutiques autres que les antibiotiques, comme les phages ou certains oligoéléments. Un recours plus fréquent à la vaccination est également une piste privilégiée.

Madeleine Lesage, Centre d’études et de prospective

Source : Ministères en charge de l’agriculture et de la santé

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