Rapport de l’INRA pour le CGSP : Vers des agricultures à hautes performances

Le Commissariat général à la stratégie et à la prospective (CGSP) a confié à l’INRA une étude sur les possibilités d’évolution de l’agriculture française vers des systèmes de production plus durables. Face aux défis actuels de l’agriculture (demande croissante de matières premières agricoles, réduction des pressions exercées sur l’environnement, défis sociaux, etc.), l’objectif était « d’analyser les marges de progrès offertes par, d’une part, les systèmes de production dits  »biologiques » et, d’autre part, les systèmes de production dits  »conventionnels » ». L’étude a été organisée au travers de deux grandes questions : 1) comment rendre l’agriculture biologique plus productive et compétitive ? 2) comment organiser la transition de l’agriculture conventionnelle vers une agriculture plus durable ?

Mobilisant de nombreux scientifiques de l’INRA et de ses partenaires de recherche et développement, et réunissant l’ensemble des connaissances disponibles sur les systèmes agricoles innovants, cette étude s’est appuyée sur une grille commune de 35 indicateurs pour analyser les performances productives, économiques, environnementales et sociales de ces systèmes.

Concernant l’agriculture biologique, le rapport confirme qu’elle possède de bonnes performances sociales et environnementales, mais souligne des rendements moyens à l’hectare plus faibles. Les auteurs préconisent un accroissement des efforts de recherche et développement pour améliorer les performances agronomiques et zootechniques, ainsi qu’une meilleure structuration de la formation et du conseil dédié à l’agriculture biologique.

Concernant l’agriculture conventionnelle, l’étude fait un état des lieux détaillé des pratiques existantes (plus de 200 pratiques ont été analysées) et des performances qui leur sont associées. Le rapport indique que contrairement à ce que l’on aurait pu penser, « l’antagonisme potentiel […] n’est pas tant entre production et environnement : la combinaison simultanée de ces deux performances se fait en revanche au prix d’une augmentation de la charge de travail ainsi que d’un accroissement des investissements ». Afin d’engager la transition vers des agricultures à hautes performances, les auteurs estiment qu’une grande diversité de leviers, aux différents maillons de la filière, sera nécessaire : renouvellement du système recherche-formation-développement, essor d’un système d’information sur les pratiques à hautes performances, évolution du conseil et de l’accompagnement des agriculteurs, aide budgétaire, obligation réglementaire, aide à l’émergence et à la structuration de nouvelles filières, mais aussi révision en profondeur de la PAC.

Cette étude, qui a largement alimenté la mission confiée par le ministre de l’Agriculture à Marion Guillou, a donné lieu à quatre volumineux rapports ainsi qu’à deux synthèses, l’une sur l’agriculture biologique, l’autre sur l’agriculture conventionnelle.

 Noémie Schaller, Centre d’études et de prospective

 Source : INRA

image_pdfimage_print