Une revue de littérature sur le burn-out des agriculteurs

Les agriculteurs sont soumis à un environnement professionnel stressant, susceptible d’accroître le développement de syndromes d’épuisement professionnel (burn-out). Pour objectiver ce risque, une équipe de chercheurs irlandais a publié, en novembre 2022, dans le Journal of Rural Studies, une revue de la littérature portant sur le sujet. Au total, 811 publications ont été repérées, mais 9 seulement répondaient aux critères de sélection établis par les auteurs et ont pu être analysées (publication en anglais, population étudiée constituée d’agriculteurs adultes à temps plein, étude impliquant une mesure du taux de burn-out, etc.).

Les résultats de ces recherches confirment que les agriculteurs sont davantage sujets au burn-out que les autres catégories de la population. L’échelle MBI (Maslach Burnout Inventory), qui fait référence sur le sujet, indique un taux de prévalence moyen de 13,72 % pour ce métier. Il convient toutefois de noter que ce chiffre varie d’une publication à l’autre, de 9 % à 18,96 %. Par ailleurs, les comparaisons avec les autres catégories professionnelles varient suivant la dimension du burn-out considérée (épuisement émotionnel, dépersonnalisation, sentiment d’inefficacité professionnelle, etc.).

Les travaux analysés suggèrent également que les agricultrices sont davantage exposées que les agriculteurs, même si les écarts ne sont pas toujours statistiquement significatifs. Enfin, ils permettent d’identifier un certain nombre de facteurs associés à un risque plus élevé. Par exemple, les agriculteurs ayant repris l’exploitation de leurs parents sont davantage exposés que ceux installés en dehors du cadre familial. De façon plus surprenante, les études montrent que les éleveurs qui participent au contrôle laitier sont plus sujets au burn-out que les autres, de même que ceux travaillant en stabulations entravées.

Pour terminer, les auteurs considèrent que si cette revue de littérature apporte de premiers éléments concernant le risque d’épuisement professionnel chez les agriculteurs, le faible nombre d’études analysées limite la portée de ses conclusions et montre que davantage de recherches sur le sujet seraient utiles.

Mickaël Hugonnet, Centre d’études et de prospective

Source : Journal of Rural Studies