Consommation d’eau et d’énergie en filière porc

Dans la filière porcine, l’importante consommation d’eau et d’énergie sur les postes d’abattage, de découpe et de transformation de la viande, a des conséquences financières et environnementales de plus en plus lourdes. L’Ifip y a consacré une journée technique le 8 mars 2022. Elle s’est déroulée en trois temps : les postes de consommation ont d’abord été détaillés, puis des solutions ont été discutées, et enfin les outils techniques et financiers pour les mettre en œuvre ont été présentés.

Les abattoirs ont des consommations très variables. Une étude de 2018 indique que, selon les établissements, la consommation par porc varie de 244 à 553 litres d’eau, de 12,8 à 45 kWh PCI de gaz et de 8 à 30 kW d’électricité. L’origine de ces différences n’est pas connue dans tous les cas car les comptages détaillés ne sont pas toujours effectués et il est difficile d’identifier le poste le plus pénalisant. La réutilisation de l’eau est une bonne solution, permettant une économie de 40 %. Le passage à des énergies renouvelables est aussi très prometteur.

À l’étape de la transformation, les consommations sont différentes selon le type de produit fabriqué. La génération de froid pour la réfrigération et la congélation est un poste essentiel (jusqu’à 48 % de la consommation électrique) et une gestion améliorée est une source d’économie importante. La production de chaleur pour les différentes cuissons consomme aussi beaucoup d’électricité (1,27 kWh/kg de jambon cuit) et de gaz (0,31 kWh/kg). L’eau chaude respectant les normes sanitaires doit être produite à la fois pour le nettoyage des équipements et pour la fabrication du produit. Compter les dépenses des différents postes est donc la première étape pour réaliser des économies (figure ci-dessous).

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Les outils connectés facilitent ces comptages. Ils permettent de faire un diagnostic des dépenses et de choisir les améliorations nécessaires en fonction des objectifs de l’entreprise, en particulier dans le cadre de la norme ISO 50 001 de gestion de l’énergie. Il est également possible de suivre en temps réel les consommations et des indicateurs de performance énergétique, pour obtenir des certificats d’économie d’énergie. Une comptabilité analytique permet aussi d’évaluer le coût de chaque lot produit pour améliorer les procédés de fabrication. Enfin, des alertes permettent d’éviter les accidents.

Franck Bourdy, Centre d’études et de prospective

Source : Ifip, YouTube