Le marché international : un relais de croissance pour le secteur agroalimentaire français en 2017

Une étude, publiée en novembre dernier par l’Observatoire financier des entreprises agroalimentaires, du Crédit agricole, analyse l’état financier des entreprises du secteur en 2017, par rapport à l’année précédente, avec un focus sur les filières viandes, lait, plats cuisinés et snacking. Les données utilisées sont issues des bilans 2017 d’un échantillon d’entreprises dont le chiffre d’affaires (CA) est supérieur à 2 millions d’euros. Cette publication revêt un intérêt particulier dans la mesure où elle s’appuie directement sur les données comptables, en distinguant l’activité réalisée aux niveaux national et international.

En 2017, le secteur agroalimentaire a été confronté à un marché national peu dynamique et a trouvé ses relais de croissance sur les marchés internationaux. Les opérations de croissance externe, réalisées principalement hors France par les « leaders » (plus de 500 millions d’€ de CA), ont contribué pour moitié à l’augmentation du chiffre d’affaires des industries agroalimentaires (IAA) par rapport à 2016. La hausse de l’activité à l’international (+ 6 % de CA) est largement imputable aux exportations de vins et spiritueux à destination des États-Unis et de l’Asie. Sur le marché domestique, le CA du secteur est en repli (- 0,6 %), tiré à la baisse par la filière céréalière qui a subi des prix bas et un repli des volumes récoltés pour sa campagne 2016/2017.

La capacité des entreprises à trouver des relais de croissance à l’international est inégale selon les secteurs considérés. Dans celui du lait, la croissance du CA s’explique pour une grande part par la hausse des cours mondiaux, des opérations de croissance externe et la progression des exportations vers les pays tiers et de celles du lait infantile. Au contraire, dans le secteur des Plats cuisinés & Snacking, la part de l’activité à l’international baisse et demeure structurellement faible par rapport à la moyenne des IAA (moins de 10 % contre 36 %). Cela est lié en partie aux différences dhabitudes alimentaires, propres à chaque pays. Dans le secteur de la viande, la part de l’activité à l’international est également faible, bien qu’en augmentation notable en 2017, du fait des investissements de certains grands leaders français à l’étranger.

Évolution du chiffre d’affaires des IAA par filière et répartition France/international

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Source : Crédit Agricole

Raphaël Beaujeu, Centre d’études et de prospective

Source : Crédit agricole