Mutualisme et développement du crédit à l’agriculture

Issues des principes mutualistes de l’Allemand Friedrich Wilhelm Raiffeisen, ces banques sont toutes issues d’initiatives collectives décentralisées avant d’avoir été reconnues et soutenues par les pouvoirs publics. Ainsi, en France, si la première caisse de Crédit Agricole mutuel a été créée à Poligny dans le Jura en 1885, le soutien étatique s’est traduit par la création de l’Office national du Crédit Agricole en 1920, devenu ensuite Caisse Nationale de Crédit Agricole jusqu’à sa revente par l’État aux Caisses Régionales en 1988.

Pour autant, la transposition du modèle de banque mutualiste agricole est considérée par l’auteur comme impossible, tant pour des raisons économiques (absence de transfert financier à la hauteur du Plan Marshall d’après-guerre, différentiel de productivité du travail par rapport aux agricultures modernisées, fluctuation des prix) que pour des raisons culturelles (faiblesse de la culture de la coopération et de l’entraide paysanne). Des perspectives sont néanmoins envisagées, telles l’implication des filières ou le développement du warrantage qui permet à l’agriculteur de donner en garantie sa production y compris avant la récolte. Mais, plus généralement, on relèvera l’idée de la nécessité de concevoir les politiques de crédit agricole de pair avec l’ensemble des autres mesures réduisant les risques auxquels sont confrontés les paysans.

Frédéric Courleux, Centre d’études et de prospective

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